8 étapes pour réussir l’hivernage du bassin
Protéger la filtration et ses canalisations, préserver la structure de la piscine et son revêtement, voilà les deux principales raisons qui justifient l’hivernage du bassin. Avec le choix de l’hivernage passif ou actif qui par ailleurs contribue à la bonne conservation de l’eau d’une année sur l’autre. Et pour l’hivernage passif, les 8 étapes détaillées pour le réussir.
La saison terminée
C’est la température de l’eau qui vous dicte la mise en hivernage. La fermeture du bassin s’entreprend lorsque l’air extérieur est suffisamment froid pour garantir une température d’eau constante en-dessous de 15°C, idéalement de 10 à 12°C. Ce seuil de température à partir duquel les algues ne se développeront plus, permet en effet d’arrêter la filtration et de suspendre tout traitement d’eau.
Parce qu’à l’hivernage, le niveau d’eau va être descendu sous les orifices de filtration, les appareillages arrêtés et le bassin couvert, certaines opérations comme le traitement de l’eau et le nettoyage du bassin doivent être entreprises au préalable, surtout en présence d’algues.
Le traitement choc de l’eau
Un bon hivernage piscine implique préalablement que le pH soit ramené à son taux idéal, compris en 7,2 et 7,4 et que le traitement bactéricide soit rétabli dans ses valeurs hautes. Entreprendre donc un traitement choc de l’eau et en cas de présence d’algues, verser un algicide. Accompagner ce traitement de l’eau d’une filtration en continue durant 24 à 48 heures.
Le nettoyage du bassin
Commencer par sortir les feuilles tombées à l’eau pendant l’automne à l’aide d’une épuisette, puis aspirer les poussières et/ou les algues déposées au fond, voire sur les parois, en les évacuant à l’égout. Nettoyer la ligne d’eau à l’aide d’un produit spécifique, lequel fera également des merveilles pour décrasser l’intérieur des skimmers. À défaut, durant l’hiver, le tanin des feuilles tachera irrémédiablement le revêtement de la piscine et les saletés comme les taches deviendront vraiment tenaces.
Hivernage actif ou passif ?
Préparer le bassin pour qu’il traverse les froids et gels de l’hiver sans dommage, c’est l’objectif de l’hivernage. Si l’hivernage actif, piscine fonctionnant au ralenti est relativement simple, l’arrêt total du fonctionnement de la piscine ou hivernage passif nécessite ordre et méthode.
L’hivernage actif
Réservé aux régions ou l’hiver métropolitain avec froid, neige et gel ne sévit pas, l’hivernage actif consiste à laisser le système de filtration en marche quelques heures par jour. C’est alors un bassin qui tourne au ralenti, où l’eau reste en mouvement pour éviter les risques de gel ; avec l’avantage de conserver une bonne qualité de l’eau, de protéger les équipements en mouvement, comme la pompe, d’un arrêt prolongé ou d’un grippage.
Attention toutefois aux risques de coupures de courant, à la chute brutale de la température, autant de risques pour le bassin et ses équipements. L’hivernage actif ne peut être envisagé dans une résidence secondaire, par définition peu ou moins fréquentée l’hiver que l’été et on veillera à ce que les inconvénients comme la surveillance de la piscine, l’ajout de produits ou le nettoyage d’un bassin non couvert ne l’emportent sur les avantages comme la simplicité de l’hivernage et en conséquence de la remise en route, ou l’esthétique d’une piscine qui n’est plus couverte par une bâche la moitié de l’année….
L’hivernage passif
Appelé également hivernage classique ou complet, il s’agit de mettre en sommeil le bassin et à l’arrêt ses équipements. Une solution obligatoire si la piscine se situe dans une région où peut survenir le gel, mais aussi dans la résidence secondaire souvent peu fréquentée les mois d’hiver. Rappelons que l’eau se dilate en gelant, ce qui peut endommager canalisations, équipements de filtration, jusqu’au bassin lui-même.
Les 8 étapes de l’hivernage passif
1- Vidanger les canalisations
Bassin propre, eau claire, le niveau de la piscine est abaissé sous les orifices de filtration (skimmers, prise balai et refoulements) pour vidanger les canalisations en utilisant la pompe de la filtration, vanne d’aspiration de la bonde de fond ouverte et vannes des skimmers et de la prise-balai fermées. Une fois le niveau d’eau requis atteint, avant d’arrêter la pompe, ouvrir la vanne des skimmers pour aspirer cette colonne d’eau, puis procéder de même avec celle de la prise balai. Arrêter ensuite la pompe.
Notons toutefois que cette méthode ne permet pas la vidange de la canalisation des refoulements. Il n’y en a pas vraiment en fait ; idéalement, pour cela, il faudrait disposer d’un aspirateur eau et poussières. Cette acquisition est vivement recommandée, pour qu’en positionnant son tuyau flexible à même les bouches de refoulements, l’eau soit entièrement extraite de la tuyauterie.
2- Bouchonner les canalisations
La vidange des canalisations réalisée, les pièces de filtration scellées dans les parois du bassin sont ensuite toutes obstruées pour barrer tout retour d’eau lorsque le niveau de la piscine remontera avec les futures pluies et les fontes de neige.
À cet effet, les pisciniers commercialisent des bouchons spécifiques. Il y a ceux en plastique filetés ou en caoutchouc à expansion destinés aux refoulements et à la prise balai. Il y a par ailleurs le gizzmo (prononcer « guizmo), une sorte de bouteille opaque à visser au fond du skimmer, après avoir retiré le panier. Ce bouchon particulier protège entièrement le skimmer sur toute sa hauteur et sa profondeur, en absorbant la pression du gel lorsque l’eau pénètre à nouveau avec la remontée du niveau d’eau. Le gizzmo est indispensable.
3- Mettre le groupe de filtration hors-gel
Si le local technique n’est pas hors-gel, vidanger impérativement les installations hydrauliques, après avoir disjoncté l’électricité au coffret filtration. À cet effet, certains appareils disposent au point bas d’un bouchon à dévisser, comme les filtres à sable, à diatomées et à cartouche, les chlorinateurs et brominateurs, certains modèles de réchauffeurs électriques et quelques fabrications de cellules d’électrolyseurs. À noter que les pompes de filtration et les surpresseurs des nettoyeurs automatiques possèdent deux bouchons de vidange, dont un situé vers la turbine, que l’on ne distingue pas systématiquement.
Dans la mesure du possible, privilégier une prise d’air au point haut de l’appareil, comme l’ouverture du couvercle de la pompe et/ou du purgeur situé au-dessus de la cuve des filtres. L’eau pouvant s’écouler abondamment, si le sol du local technique est étanche et dépourvu d’évacuation, prévoir un aspirateur eau et poussière, sinon des seaux et des serpillères en conséquence.
4- Gérer les autres équipements du local
S’agissant des équipements optionnels installés au local technique, certains d’entre eux sont en contact direct avec le flux hydraulique de la filtration. Comme les canalisations sont désormais vides, ils doivent faire l’objet d’une attention spécifique, en particulier les stations d’analyses et de traitements automatiques.
Vidanger les parties contenant du liquide (les micro-pompes par exemple) en prenant garde à l’acidité et à la concentration de certains produits habituellement véhiculés. Retirer les pièces fragiles qui plongent dans une tuyauterie. À cet égard, les sondes d’analyses (pH, Redox…) qui doivent constamment baigner dans de l’eau, seront enfilées dans leur capuchon d’origine en y ajoutant au fond un peu d’eau déminéralisée. Les remiser ainsi au chaud durant la période de l’hivernage.
5- Nettoyer les filtres
Les cuves des filtres ayant été vidangées lors d’une précédente opération, ouvrir celles des filtres à diatomées et des filtres à cartouches, pour en extraire leurs éléments filtrants. Un rinçage soigneux au jet d’eau s’impose, en écartant si besoin les plis. Idéalement, démonter les filtres de leur support pour une meilleure efficacité.
Cela permettra également de vérifier le bon état des toiles support de diatomées. Une fois rincées, les faire tremper dans un bain d’eau mélangée à du produit « entretien filtre » ou « détartrant filtre » disponible chez votre piscinier.
6- Protéger le bassin contre le gel
Immerger une ligne de flotteurs d’hivernage en diagonale de la piscine pour contrer les dégâts dus au gel. Ces modules d’une cinquantaine de centimètres de long s’accrochent les uns aux autres pour former un brise-glace statique. Moulés en plastique rigide, ils renferment de l’air de sorte qu’ils flottent, tout en se maintenant à la verticale, à la ligne de flottaison, puisqu’ils sont lestés en conséquence. Ainsi, lorsque le plan d’eau gèle, dans des proportions parfois insoupçonnables, la poussée latérale qui en résulte n’endommagera point les parois du bassin, car les flotteurs s’écraseront, absorbant ainsi cette pression.
7- Traiter l’eau l’hiver
L’eau va stagner durant toute la période de l’hivernage, sans filtration, sans traitement, sans attention particulière. Pour sa bonne conservation jusqu’à la remise en route de la piscine, il faut lui administrer quelques produits complémentaires à ceux employés pour le traitement choc. Verser un produit spécial d’hivernage, selon la quantité indiquée pour le volume de votre bassin et non celui de l’eau restant après la vidange partielle. En effet, le niveau remontera et cet apport d’eau neuve devra également être traité. Dans une région où les eaux sont calcaires, il est fortement recommandé d’ajouter en complément un produit anticalcaire.
8- Couvrir le bassin
Pour limiter l’action de la photosynthèse propice au développement d’algues, il importe de couvrir une piscine. Cela fera barrage aux feuilles et empêchera également les poussières et autres pollutions environnantes de se déposer au fur et à mesure dans l’eau, pour finalement former au fond du bassin un tapis, particulièrement volatil, qui sera compliqué à extraire le moment venu. Lorsque la piscine n’est pas équipée d’un volet flottant automatique ou d’une couverture à barres toutes saisons, les filets d’hivernage et les couvertures opaques sont la solution appropriée.
Ces couvertures qui laissent passer l’eau de pluie, mais retiennent les saletés, sont confectionnées sur mesure chez le fabricant, aux cotes du bassin, avec un débord qui coiffe les margelles et, le cas échéant, une partie qui couvre l’escalier extérieur droit, roman, oblique… Selon le modèle retenu (standard ou luxe, renforcé ou non, avec ou sans quadrillage de sangles) et selon le système d’accrochage (sandow périphérique, sandow cabiclic, sangle avec ressorts dynamométriques, piton fixe, piton douille), prévoir un délai de fabrication oscillant entre une et trois semain